Le trouble de la personnalité Borderline

Le trouble de la personnalité Borderline représente entre 2 et 4 % de la population générale. C’est le trouble de la personnalité le plus fréquemment rencontré. Il demeure cependant l’un des plus complexes à diagnostiquer.

La pluralité des symptômes et des comorbidités associées (addiction, TDAH, trouble alimentaire, trouble de l’humeur… etc.) rendent le diagnostic difficile à poser.

En France, les prises en charge thérapeutiques proposées évoluent (TCD, TBM) mais nous manquons encore de suivis adaptés. Or, la gravité du TPB demeure avant tout dans les dangers réels et les dommages qu’il fait encourir à la personne qui en est atteinte, bien souvent encline à des comportements hétérodestructeurs (colère, insulte, humiliation), mais surtout à des comportements autodestructeurs (automutilation et tentatives de suicide).

Il est donc fondamental pour les personnes de se diriger vers une approche thérapeutique adaptée à la prise en charge du TPB car avec un suivi régulier et du temps, les symptômes se stabilisent.

Critères diagnostiques de la personnalité Borderline (DSM-V)

Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée, des prises de risque, qui apparait au début de l’âge adulte et est présent dans des contextes divers, comme en témoignent 5 des manifestations suivantes :

  1. Efforts effrénés pour éviter les abandons réels où imaginés

  2. Mode de relations interpersonnelles instable et intense caractérisée par l’alternance entre positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation

  3. Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi

  4. Impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet ( ex : dépenses, sexualité, dépendance, crise de boulimie, conduite dangereuse et prise de risque)

  5. Répétition de comportements dommageables, de gestes ou de menaces suicidaires ou automutilations

  6. Instabilité affective due à une réactivé marquée de l’humeur (ex : dysphorie épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant quelques heures et rarement plus de quelques jours)

  7. Sentiment chronique de vide

  8. Colères intenses et inappropriées ou difficultés à contrôler sa colère (exemple : fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées)

  9. Survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères

Marsha Linehan, fondatrice de la Thérapie Comportementale Dialectique, compare les personnes avec un trouble de la personnalité borderline à l’équivalent de grands brulés, sans épiderme émotionnel (Cognitive- Behavioral treatment of Borderline Personality Disorder, 1993, M.Linehan) :

« Ces difficultés émotionnelles font de la personne état-limite l’équivalent psychologique d’un patient brûlé au troisième degré. Elle n’a tout simplement pas de « peau émotionnelle ». Même le plus petit contact ou mouvement est susceptible de provoquer une douleur intense. Or la vie, est un mouvement perpétuel. Ne serait-ce que pour entreprendre une thérapie, il faut un minimum de mouvement et de contact. Par conséquent, le thérapeute et le processus thérapeutique en lui-même ne manquent pas de produire des expériences émotionnelles extrêmement douloureuses pour la patiente état limite. Le thérapeute et la patiente doivent trouver le courage d’affronter la douleur qui naît. »